D’ici 2020, le Québec bannira les matières organiques des sites d’enfouissement. Les municipalités québécoises se tournent les unes après les autres vers le bac brun. Toutefois, une entreprise installée à Trois-Rivières propose une véritable révolution pour le recyclage des matières organiques : un robot intelligent de tri des déchets.
Waste Robotics a développé un robot capable de trier les matières résiduelles avec l’intelligence artificielle. À l’aide de caméras et d’un bras mécanique, il tri les sacs de matières organiques et les sépare des autres déchets dans des convoyeurs. Après quoi, ils sont acheminés dans l’usine.
Plus important encore, ce dernier est si rapide qu’il peut compiler jusqu’à 8000 heures par année, soit l’équivalant du travail de… quatre humains. « On vient remplacer cette main d’œuvre, difficile à trouver, par des robots en plus de réduire considérablement les coûts d’opération d’un centre de tri », a déclaré le directeur technique chez Waste Robotics, Éric Camirand.
Conçu pour simplifier le processus, ce système pourrait bien être l’avenir de l’industrie du recyclage. « L’idée, c’est de briser la tendance de la collecte multidéchets afin que plus personne ne se casse la tête », a résumé M. Camirand.
Selon M. Camirand, une usine pourrait économiser jusqu’à 20 % par année en adoptant le tri robotisé des matières résiduelles. Le prix de l’une de ses machines s’élève à 700 000 $. Et en deux ans, l’investissement est rentabilisé, a-t-il calculé.
Ainsi, les municipalités n’auraient plus besoin de composer avec un troisième bac et un énième camion sur les routes. Elles devront toutefois fournir des sacs verts compostables afin de permettre aux capteurs du robot de distinguer les matières organiques des autres déchets et effectuer leur recyclage.
Les citoyens n’auront qu’à placer leurs restes de table et leurs rognures de gazon dans l’un de ces sacs avant de le jeter dans la poubelle traditionnelle. « Même si une ville doit fournir les sacs, cela revient 30 % moins cher que d’acheter des bacs bruns pour toute la population », a-t-il souligné.
Waste Robotics: joueur de plus en plus important dans l’industrie
Un moment de notre passage, d’énormes caisses de bois s’apprêtaient à quitter l’usine d’assemblage situé dans le parc industriel de Trois-Rivières en direction de Minneapolis, dans l’État du Minnesota, aux États-Unis. C’est là que le premier robot intelligent de tri des matières résiduelles de l’équipe Waste Robotics sera installé.
Une autre machine sera, quant à elle, acheminée à l’incinérateur de la Ville de Québec pour une démonstration.
« Après seulement un an d’existence, nous avons déjà rattrapé notre plus proche compétiteur. On ne fait plus dans l’académique », a indiqué le vice-président des produits, Pier Grenon.
Le carnet de commandes se remplit de jour en jour et l’équipe prévoit en vendre jusqu’à une dizaine l’an prochain. Le nombre d’employés passerait ainsi de 10 à 20.
Est-ce qu’il y a de l’intérêt du côté de la Ville de Trois-Rivières ? « Il est trop tôt pour le dire, puisque la Ville n’a pas encore statué sur la façon dont elle allait disposer des matières organiques en 2020. C’est toutefois l’une des raisons pour laquelle nous sommes venus nous installer ici », a avoué M. Camirand.
1,5 million $ d’investissement pour le recyclage des déchets
Pour l’instant, Waste Robotics est contraint de partager son local dans le parc industriel avec une autre entreprise. Une fois leur robot de tri des déchets installé, celui-ci faisant la taille d’un véhicule récréatif (VR), l’équipe est à l’étroit.
À court terme, la compagnie souhaite investir 1,5 million $ afin d’ouvrir un complexe de recherche et de développement en sol trifluvien et, ainsi, d’améliorer leur technologie. Rappelons que leur siège social se trouve à Québec.
L’idée, c’est de perfectionner l’algorithme du robot pour multiplier les possibilités de tri. Par exemple, outre l’organique, la solution robotisée de Waste Robotics pourrait aussi bien servir à trier des matériaux de construction.
Source : Hebdo journal / Auteur : Marianne Côté // Voir l’article